06 Déc Le Certificat NFT
Très récemment, le peuple a été surpris par l’apparition des œuvres d’arts numériques, les NFTs. La plupart ont crié au loup voire au feu, mais les NFT c’est pas bien méchant, au contraire … Y’a vraiment quelque chose à faire pour peu qu’on s’y intéresse !
LE CERTIFICAT NFT ? À TES SOUHAITS !
Késako ? Le Non-Fongible Token (Jeton Non-Fongible) est un jeton affilié au monde dématérialisé de la cryptomonnaie. Mais par opposition à celui-ci, il n’est pas possible de l’échanger contre un autre NFT, je t’explique ça. Un bien fongible fait partie d’un groupe, il peut s’échanger contre des biens de même nature (la cryptomonnaie, des billes, des cartes Pokémon …) Le non-fongible lui est unique. Il s’échange seulement contre un moyen de paiement.
Un certificat NFT, c’est un fichier numérique crypté unique, contenant des informations et un droit de propriété. Il lie un bien physique ou digital à un unique propriétaire par le biais d’une blockchain. Toutes les informations relatives à la certification de l’œuvre y sont alors inscrites à vie (nom de l’œuvre, nom de l’artiste, nombre de tirages, taille, support, …). Il certifie son authenticité et devient impossible à falsifier, chaque action qu’il subit ou démarche qu’il effectue est gravée dans la blockchain et tous les maillons de cette chaîne peuvent être vérifiés (Neal Caffrey c’est quand tu veux !).
Le premiers jetons se rapprochant du NFT à être apparus datent de 2012 avec le Colored Coin. C’est un dérivé du Bitcoin auquel les mineurs ont accordé des valeurs ou informations autres que monétaires, ce qui a changé leurs couleurs dans le protocole. Des cas similaires ont vu le jour avec des cartes à jouer dans des jeux en lignes sur des plateformes décentralisées depuis 2015. Puis les premiers “vrais” NFTs sont apparus fin 2017 avec la mise en place de la norme ERC-721 sur la blockchain d’Ethereum (qui distingue les jetons non interchangeables et non divisibles), les fameux les CryptoPunks.
Ok, maintenant on rentre dans le dur.
DIGITAL ART MAIS PAS QUE
Le côté le plus exposé des jetons non-fongibles, c’est sans aucun doute l’art. Le tableau numérique crée par le robot Sophia en avril dernier a fait couler beaucoup de larmes de sang quand il fut vendu aux enchères pour 580 000€. Si l’art est déjà un domaine assez large, alors il devient abyssal sur le net. Les NFTs couvrent aussi bien ce qui est déjà considéré comme de l’art que les mèmes, les tweets, les objets/tenues de jeux vidéo rares, les GIFs, des articles … Bref, ça se joue entre tous ceux qui ont l’audace de vendre ne serait-ce qu’un pixel et ceux qui ont le capital financier. Depuis la rentrée, nos rappeurs aussi en profitent : Booba a sorti un single exclusivement en NFT (et faut raquer pour avoir toute la chanson) et Caballero a profité de son dernier son avec Luv Resval pour faire la promo d’une figurine digitale.
C’est bien beau, mais ça ne s’arrête pas là ! L’Art n’est qu’une des 5 catégories de bien que touche la propriété virtuelle. On en a déjà abordé 2, les Collectibles comme CryptoPunk ou CryptoKitties et les Jeux de Dapp où s’échangent principalement des cartes, comme Earth Stone ou Sorare le nouveau “Panini” (les cartes de foot inconnues des moins de 20 ans). Les jeux vidéo risquent d’en profiter le plus après les artistes ! Les échanges dans et hors des jeux seront possibles et plus fluides et le côté propriété et unique peut ajouter énormément de valeur aux accessoires. Mieux encore, grâce aux Métaverses, il est maintenant possible de posséder des parcelles de monde virtuel, où tu pourras faire ce que tu veux ! Ce principe est même appliqué à l’immobilier depuis peu. Et enfin les jetons Utilitaires, qui proposent des services tels que la création de noms de domaine cryptographiques, de farmer (accumuler) des jetons ou plus simplement une traçabilité de qualité pour certains biens/produits.
LE VIRTUEL C’EST PRATIQUE
Passons à la pratique ! Pour ceux qui y voient une opportunité, les principales plateformes permettant d’acheter ou vendre des œuvres uniques et certifiées sont Rarible et Opensea. Elles sont simples d’utilisation, adaptées aux débutants (et proposent des certifications pour les artistes sérieux) et mettent en relation acheteurs et vendeurs sans autre intermédiaires. Pour participer aux échanges, t’auras besoin d’un wallet (portemonnaie virtuel) configuré pour la norme ERC-721 comme Metamask ou el famoso Coinbase, sans quoi les risques de refus de paiement seront élevés.
Mais les applications des NFTs ne s’arrêtent pas là ! Ils permettront à la mode de se passer de matières, tracer avec précision des produits et des matériaux (bénef pour l’industrie du bio/éthique), mieux rémunérer les artistes, lier différents jeux entre eux, créer sa propre marketplace essentiellement en crypto, donner plus de rareté à des objets du monde réel, … Sauf quand tout le monde s’y met, tous les sports vendent des cartes, les grandes enseignes alimentaires vendent leurs GIFs, les marques achètent des parcelles virtuelles et les transforment en panneaux publicitaires, … La dérive est facile et rapide.
LA DARK (ET BÉNEF) SIDE DES NFT
Comme tout ce qui est nouveau et difficilement réglementé, il crée d’énormes flous juridiques. Si on prend l’exemple des mèmes, le propriétaire de son certificat ne peut pas empêcher quelqu’un d’autre de s’en servir. Il utilisera juste une copie sans valeur de ce mème. Pareil si t’achètes un album, il ne t’appartient pas mais ton exemplaire sera unique en son genre. Le droit d’auteur est aussi largement remis en question car acheter les droits signifie que l’argent permet de s’attribuer le mérite d’autrui.
Malgré leur critère de non-fongibilité, ils peuvent être confondus avec des biens et des actifs fongibles (divisibles) car la loi ne précise rien là-dessus, alors qu’elle différencie les actifs numériques et les biens. Pareil pour la fiscalité des cryptomonnaies, elle ne s’applique pas car il s’agit plus de la conversion d’une valeur virtuelle que d’un échange qui vide ou remplit le portemonnaie. Seule la cession d’œuvre d’art est taxée à 6,5%.
Et ne l’oublions pas, chaque transaction consomme de l’énergie et diminue la durée de vie des serveurs et machines de minage. La commission que prennent les plateformes pour compenser cette défaillance s’appelle le Gas, et elle devient de plus en plus chère.
En somme, le champ d’action des NFTs est déjà très large et c’est que le début ! Il offre une source de rémunération considérable aux artistes à l’air du numérique et relancerait même la vente de CDs par exemple. Mieux encore, s’il faut profiter de l’indécision sur la taxation, en France en tout cas, c’est le moment (mais chuuut hein).
PS : Le tableau Everyday : The First Five Thousand Days de l’artiste Beeple est celui qui s’est le mieux vendu jusqu’ici, pour 69 346 250 $ (record à battre).
On avait déjà parlé de l’Ethereum, la BlockChain qui rend possible l’utilisation des NFTs, alors si t’es curieux ça se passe
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