AU JOUR LA MODE

 

Qu’est ce qu’on en a fait ? Personne ne sait, personne ne veut avouer, personne n’est responsable.

Il ne s’agit pas de refaire la mode mais d’y réfléchir et d’apporter des solutions viables et qui font le taff.

Découvrez les dessous de la mode, son histoire, ses vices.

Le savoir permet l’action.

Les Acteurs de la Mode

SlideQUELS ACTEURS ? Les fournisseurs gèrent les matières premières.
Les producteurs agricoles cultivent les fibres naturelles et les envoient aux usines. Il y’a les fibres animales (laine, plumes, soie, cuir, …) et végétales (coton, lin, chanvre, ramie, …)
Les producteurs de fibre synthétique créent des fibres à partir de compositions chimiques. Elles proviennent d’éléments naturels comme le bois (sous forme de pâte) ou les minéraux, ou bien à partir du plastique (polyester, vinyle, nylon, …).
Les usines transforment ensuite ces fibres en fils, puis en tissus et enfin en vêtements ou autres.
SlideLES MARQUES Les vêtements sont ensuite envoyés aux marques (Nike, Gucci, Uniqlo, …) pour être vendus.

La plupart des marques appartiennent à de plus grands groupes qui les rassemblent. LVMH englobe Louis Vuitton, Givenchy, Dior, Marc Jacobs ; H&M regroupe H&M, COS, Cheap Monday, Monki, Weekday.

Les vêtements peuvent être envoyés à des revendeurs qui proposent de collections de plusieurs marques autour du même style.
SlideSTYLISTES ET INNOVATIONS Le secteur de la mode est influencé par deux acteurs.
Les stylistes imaginent les nouvelles collections et créent des mouvements qui plaisent soit à peu, soit à tous (Karl Lagerfeld, Christian Louboutin, Kanye West, …).
La science et innovations technologiques textiles qui lient de plus en plus pratique, confort et esthétique (vêtements connectés, insalissables, en spray, médicaux, …) et qui recherchent de nouvelles matières (peau d’ananas, fibre de lait, fibre de carbone, …)
SlideLES RÉGULATEURS Les grandes instances régulent l’industrie du textile.
Les gouvernements réglementent les activités sur leurs territoires et imposent des taxes sur la production, l’import et l’export. En France les textiles sont taxés à 20%, elle varie selon les états aux USA, 0% entre l’Europe et le Japon. Les ONG qui régulent la qualité des produits échangés à l’international et imposent des labels (GOTS, OEKO-TEX, …) en faveur du Développement Durable et du travail.
SlideLES CONSOMMATEURS Les derniers acteurs sont les consommateurs.
La masse sont ceux à qui sont destinés les produits. Ils ont le pouvoir de décider à grande échelle ce qui va fonctionner ou pas d’une année/saison à l’autre.
Les artistes, célébrités et influenceurs qui font valoir les produits qu’ils portent/montrent/vantent, et font souvent des partenariats avec les marques.
Les réseaux sociaux qui sont une vitrine constante pour tous les produits, toutes les marques, tous les autres acteurs.
Les déchets textiles

SlideQUELQUES CHIFFRES En France, 600 000 tonnes de textiles, linge de maison, chaussures (TLC) sont vendues chaque année, soit 10 kilos par an et par habitant en moyenne. Seulement 2,5kg finissent recyclés.

239 000 t de TLC ont été collectés en 2018, dont 187 000 t triés par un centre de tri en convention avec Eco TLC (France et Europe).
- 58,6 % ont été réutilisés (en friperie, redistribués par des associations ou envoyés à des pays en voie de développement)
- 32,6% ont été recyclés (upcycling ou downcycling)
- 8,4 % ont été valorisés énergétiquement dont 8 % sous forme de combustible solide de récupération (CSR) et 0,4 % sous forme d’incinération avec production d’énergie
- 0,4 % ont été éliminés.
SlideCE QUI EST ÉCRIT L’article L. 541-10-3 du code de l’environnement nous dit que : “ toutes les personnes physiques ou morales qui mettent sur le marché (…) des produits TLC neufs destinés aux ménages sont tenues de contribuer ou de pourvoir au recyclage et au traitement des déchets issus de ces produits “

L'État met aussi en place un barème sur la base de critères d’éco-conception. Les marques créant/vendant ce type de produits peuvent ainsi bénéficier d'une diminution de 50% du montant de la contribution à la gestion des déchets, dès que les produits vendus contiennent au moins 15 % de fibres recyclées.

L'organisme Eco TLC (aujourd’hui ReFashion) a pour objectif d’augmenter les tonnages collectés, jusqu’à 300 000 tonnes (soit environ 4,6 kg par an et par habitant) d’ici fin 2022. Il souhaite également atteindre au moins 95 % de valorisation matière (réutilisation et recyclage) et un maximum de 2 % de déchets éliminés (impossibles à revaloriser).
SlideCE QUI EST FAIT Le territoire national dispose de plus de 45 614 points d’apport volontaire, qui sont souvent des bornes de collecte sur rue ou sur espace privé. En 2018, la filière comporte 68 centres de tri dont 52 en France et 16 dans d’autres pays de l’Union européenne (Belgique, Pays-Bas, Allemagne). Ces points de collectes comme “Le Relais” trient et redistribuent ensuite une partie des vêtements dans des friperies, notamment Ding Fring.

Certaines associations caritatives les récupèrent également, comme Emmaüs ou la Croix-Rouge. Des ressourceries, les déchèteries, mais aussi certaines boutiques disposent de points d’apport de textiles usagés. Certaines grandes enseignes ses ont aussi mises à la récup’, c’est le cas de H&M, La Halle, Zara ou encore Carrefour. Elles échangent des bons d’achat ou de réduction contre la récolte de vêtements usagés ou non portés.
SlideQUELQUES LIMITES Il faut quand même garder à l’esprit que le recyclage a ses limites, ce n’est pas une solution miracle. Premièrement il faut absolument bien trier les vêtements ! Certains peuvent comporter des éléments à retirer comme des zips, les boutons, les strass, …

Trier selon les fibres aussi, pour éviter les mélanges hasardeux qui peuvent dénaturer la fibre à l’arrivée. Elle sera déjà de moins bonne qualité à la sortie alors mieux vaut qu’elle reste homogène et identifiable pour la revente. Un vêtement composé de plusieurs fibre sera plus difficilement recyclable.

De plus, les machines qui broient, reforment puis retissent les fibres consomment beaucoup d’énergie et sont donc polluantes. La seconde vie est l’option la moins néfaste pour l’environnement et est prônée dans le programme RRR de ReFashion (Réparer, Réutiliser, Recycler).
Les défilés de mode

SlideLES PRÉMISCES La légende raconte que, lassé des mannequins classiques de bois et de tissus inertes, le couturier Charles Frederick Worth eu l’idée de faire défiler de vraies femmes de chair et de sang. Le premier défilé de mode est né à Paris en 1858.

La véritable mode arriva plus tard, dans le 20’s. Les veuves d’après guerres ont dû travailler en l’absence de leur mari et réclamaient des tenues plus confortables que les multicouches héritées de la Renaissance. À l’époque, c’était du sur mesure et ça payait pas moins de 500 000 personnes (aujourd’hui à peine 30 000) !

Les USA ont profité de la détresse européenne après la SGM et de l’essor du journalisme pour faire valoir ses couturiers locaux à travers la Press Week. C'est dans les 50’s que s’organisent les premiers rassemblements autour de la mode, puis les Fashion Weeks dans les 80’s. Dès lors, la mode devient un moyen de d'expression et d’affirmation à part entière, elle fédère des communautés et lance de nouveaux courants.
SlideDE NOS JOURS Jusque là, il s’agissait de simples spectacles. Des mannequins et un peu de musique. Des couturiers tels que Lagerfeld, YSL, Kawakubo, jusqu’à Galliano se sont peu à peu écarté de l’exposé traditionnel pour proposer de réelles performances autant dans leurs visions de la mode que dans la représentation. Le défilé est devenu un show médiatique !

Les enjeux sont bien plus nombreux aujourd’hui. Les marques comptent sur les défilés pour imposer leur vision des prochaines tendances et ainsi rester dans le mode jeu, un milieu très concurrentiel. Le choix du lieu, la mise en scène, les entreprises qui investissent chaque année, les personnalités, la presse, la saison, le contexte sociétal actuel … Tout est bon à prendre en compte pour se démarquer artistiquement et montrer la légitimité de sa maison.

L’intense préparation et les moyens déployés restent tout de même colossaux pour un show qui ne dépasse rarement les 30 minutes.
SlideQUELQUES CODES Un défilé de mode c’est avant tout pour la presse, les acheteurs et les clients. C’est là que se décident les tendances de la prochaine saison et ce qui se vendra dans en magasin.

Il y’en à 2 majeurs par an, les Fashion Weeks. Elles ont lieu principalement dans quatre villes et toujours dans le même ordre : New York, Londres, Milan, Paris. Les collections sont présentées en décalé et avec un semestre d’avance, la collection printemps-été en septembre-octobre précédent et l’automne-hiver en février-mars.

Il existe deux types de défilés : prêt à porter et haute couture.
Les défilés de haute couture, plus rares, montrent des pièces uniques visant à renforcer l’image de la marque. Ils sont réservés à l’élite (rédactrices, journalistes de mode, célébrités, riches).
Les défilés de prêt à porter sont plus courants. Ils servent de vitrine aux marques et sont ouverts au public.

Les placements dans la salle ça rigole pas : le premier rang est réservé aux rédactrices de magazines de mode et aux célébrités. Derrière eux les invités de marque et dans le fond le public.
SlideLUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL Même si c’est ouvert au public, ça reste un milieu un minimum élitiste. Les goûts vestimentaires doivent être évidents si tu veux pas te faire recaler à l’entrée (les vigiles aussi ont l’œil, et des consignes). Selon la réputation de la marque, impossible de rentrer sans invitation.

Après le défilé, certaines pièces seront vendues dans le showroom et les pièces les plus convoitées seront gardées en backstage pour clients fortunés. Les ventes importantes réservées aux acheteurs professionnels sont faites via une précollection, avant le défilé. Ça sert à prendre de l’avance sur ce qui ira en magasin dans 6 mois, business is business.

Néanmoins, le caractère éthique n’est pas inconnu au milieu. La Fashion Week de Copenhague fait de plus en plus de bruit, elle est devenue la capitale nordique en seulement 2 ans. En plus de mettre en avant des créateurs et marques scandinaves fortes comme Ganni, Saks Potts ou Marimekko, elle s’engage pour une mode éco-responsable, dans le but de la rendre plus séduisante et accessible, et ainsi la changer sur le long terme. À commencer par leur plan “2023 Sustainability Requirements”.

https://copenhagenfashionweek.com/sustainability/designer-requirements-sustainability-action-plan-2020-2022
Campagne #RRR

SlideREFASHION En 2019, l’éco-organisme Eco TLC lance la campagne #RRR, il est agréé par le ministère de la transition écologique pour développer le recyclage textile en France. À l’occasion du renouvellement de cet agrément pour 3 ans (fin 2019 – fin 2022) Eco TLC change de nom pour Refashion et lance la campagne #RRR. Il s’agit d’une campagne de communication qui promeut le recyclage textile selon 3 critères : La Réparation, le Réutilisation et le Recyclage des TLC (Textiles d’habillement, Linge de maison et Chaussures)

L’objectif pour fin 2022 est d’accompagner l’industrie textile vers une économie plus circulaire et de valoriser 100% des TLC usagés. Dans la foulée, le processus de revalorisation des déchets textiles crée de l’emploi et un marché de par les nombreux acteurs nécessaires à sa réalisation (collecte, tri effilochage, revente, …). Et beaucoup s’intéressent de près à cette révolution textile. Aujourd’hui, Refashion regroupe plus de 100 marques, pour 3 300 points de vente en France et plus de 15 000 collaborateurs.
SlideRÉPARATION Le premier critère, c’est la réparation. Ça se fait de moins en moins et c’est surtout peu utile vu la qualité des vêtements de la fast fashion (et même l’ultra fast). Mais il faut toujours prendre soin de ce qu’on aime ! Et vu qu’il y’a de moins en moins de couturiers indépendants, y’a toujours des tutos de couture et de retouche sur internet.

Il est aussi conseillé d’entretenir ses pièces favorites. Nettoyer, brosser régulièrement (surtout les chaussures) et suivre les consignes d’entretien et de lavage rallonge la durée de vie d’un vêtement et évite le gaspillage de ressources et l’utilisation de pesticide supplémentaires.
SlideRÉUTILISATION Le deuxième critère est la réutilisation aka la “seconde vie”. Si ton vieux vêtement est troué, passé de mode, trop petit, ... et que t’es créatif, tu peux le customiser et lui donner une nouvelle identité. Mieux encore, il devient unique en son genre, s’il ne l’était pas déjà avant, et la rareté c’est pas négligeable.

Sinon tu peux aussi bien les donner à des proches qui sauront en faire bon usage, ou à une association caritative pour les plus démunis. Et si les fins de mois sont compliquées ou que tu sais saisir l’opportunité, tu peux toujours les vendre (en friperie, sur vinted, …)

Le tout, c’est qu’il ne devienne pas un déchet, car 1 kg de textiles usagés collectés c'est 25 kg de CO2 d’émis en moins, soit un trajet d’environ 100 km en voiture.
SlideRECYCLAGE En France, il y’a près de 45 000 points de collecte pour les textiles usagés. 84% des TLC collectés proviennent des conteneurs sur la voie publique. Les moins abimés sont revendus en friperie et ceux qui sont toujours portables, sont envoyés à l’étranger. Le reste est revalorisé en upcycling ou en combustible par exemple. 11% sont donnés à des associations. Certaines offrent des services de réparation pour récolter des fonds ou créer des emplois sociaux.

Seulement 2% des TLC sont récupérés par les magasins et grandes enseignes, qui les revendent en friperie ou à des industriels pour en refaire de la matière première. Les derniers 3% concernent le porte-à-porte ou les connaissances qui viennent chercher directement les vêtements chez l’habitant. Les vêtements auront les mêmes destinations de toute façon.

Toujours est-il que seulement 0,4% des déchets textiles sont éliminés sans avoir trouvé une seconde utilisation, c’est déjà un très bon score !
SlideRÉDUIRE Pour la 3ème campagne en octobre 2021, le programme accueille un nouveau R pour “Réduire”. Ici il s’agit de sensibiliser, de la consommation plus raisonnée à la structure même de l’industrie textile afin de limiter l’impact sur l’environnement. Passer du jetable au durable pour limiter la production de déchets et la surutilisation de produits chimiques toxiques.

Parmi les marques qui y adhèrent, on retrouve des grandes enseignes telles que Bizbee, H&M, Décathlon, Louis Vuitton ou Undiz, mais aussi de jeunes marques fortes et engagées comme 1083, Hopaal ou Veja.

#RRRR